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Premier jour de chimio

Voilà, c’est parti. Aujourd’hui première séance de chimiothérapie. Bizarrement je flippe moins que pour la pose de PAC, je n’ai pas trop mal dormis cette nuit, je pense que je suis prêt psychologiquement et c’est déjà une bonne chose.

Ce qui me permet d’être prêt c’est surtout le soutiens de tous mes proches et surtout ma famille, je sens qu’ils sont vraiment là avec moi dans cette épreuve et c’est vraiment important. Les messages de collègues, amis et même d’anonymes me font aussi vraiment chaud au cœur. Il faut aussi dire que l’équipe médicale fait un super boulot en ce sens, on prend vraiment le temps de tout m’expliquer plusieurs fois, je peux poser toutes les questions que je veux. Tout est vraiment fait pour se sentir comme une personne plus que comme un patient, et ça c’est vraiment top ! Un grand merci à vous tous ! ❤️

Ma compagne m’a même prévue un « calendrier de l’avent de chimio », c’est un cadeau à ouvrir par jour pendant la chimio en attendant d’en voir le bout. C’est vraiment une très bonne idée, ça motive et ça donne envie d’être demain. C’est vraiment la meilleure ! 😘

Du coup, revenons à nos moutons (ou plutôt à notre chimio). Je devais me présenter à l’hôpital à 14 h, finalement on m’appelle à 11 h pour me dire de venir dans 30 minutes. C’était pas possible, mon sac n’était pas prêt, je n’étais pas douché, je viens donc pour 13 h.

Sur place on attend un bon moment avant que des infirmières viennent me poser tout un tas de questions sur mes antécédents, mes allergies, mon poids, ma taille, etc. Ensuite une médecin arrive pour me réexpliquer le protocole ainsi que les effets secondaires. J’apprends au passage que pendant mes jours de « repos » un infirmier viendra tous les jours chez moi pour me faire une injection sous-cutanée (c’était le petit effet Kiss Cool).

Ensuite on me dit d’aller faire un EFR (exploration fonctionnelle respiratoire). En gros on a regardé la qualité de mes poumons en me faisant faire des tests de souffle, car la chimio peut endommager les poumons. Demain je fais un test auditif car ça peut aussi endommager les oreilles.

Après tout ça on attend encore pour qu’on vienne enlever le pansement de mon PAC pour me poser la perfusion à l’intérieur et refaire un pansement par-dessus pour être sûr que cela ne bouge pas.

La perfusion dans le PAC.

Ensuite on pose la première poche : 1 L de sérum physiologique pour faire fonctionner mes reins, car le produit à base de platine peut les attaquer si on n’est pas assez hydraté. Les 1 L passent en 2 h dans le sang (grâce à une pompe qui gère précisément le débit de la perfusion).

Une fois la partie hydratation terminée, on me met la première poche de chimio (la Bléomycine) qui passe en 20 minutes, puis on enchaine avec le cisplatine pendant une heure et enfin l’Etoposide pendant encore une heure.

Les poches avec les pompes qui permettent de régler le débit de ce qui rentre dans ma perf. (Elles ne sont pas encore en marche car c’était en cours d’installation pendant la photo)

Il est minuit quand j’écris ces lignes et la dernière poche de chimio de la journée arrive bientôt à son terme. Ensuite on me met 2 poches de « liquide » de 1 L en parallèle : l’une avec du sel et l’autre avec du potassium qui vont s’écouler pendant les 12 prochaines heures pour la première et 24 heures pour la seconde. Autant le dire directement, je passe mon temps à pisser du coup !

Pour le moment tout va bien. Normalement les premiers effets se font sentir au bout de 4 jours, on verra bien.

La pose du PAC

Aujourd’hui c’était la pose du PAC. L’opération a duré à peine 20 minutes, mais c’était 20 minutes de stress intense. Du stress inutile vu l’opération, mais du stress quand même.

Je me suis tellement mis la pression que ma tension est descendue à 7 au cours de l’opération, j’ai failli faire un malaise vagal, mais heureusement les infirmières étaient là pour m’en empêcher : compresses rafraîchissantes, discussions pour se détendre, petit verre d’eau, etc. Tout a été fait pour m’empêcher de « partir » et laisser le médecin finir son opération correctement.

L’opération en elle-même se déroule en 4 étapes (attention ça va devenir un peu technique) :

  1. On fait une anesthésie au niveau du cou et une autre au niveau du thorax, puis on attend qu’elle agisse ;
  2. On perce la veine jugulaire (au niveau du cou) dans laquelle on insère le cathéter, on rentre le cathéter depuis la veine jugulaire jusqu’à la veine cave et on pousse pour faire arriver le cathéter jusqu’à l’entrée du cœur ;
  3. On incise le thorax pour mettre la chambre sous la peau et on le connecte au cathéter préalablement installé ;
  4. Ensuite on recoud l’incision du thorax, on met les pansements et voilà c’est terminé.

À part les aiguilles des piqûres pour l’anesthésie je n’ai rien senti du tout, mais j’entendais tout ce qui se passait. Par contre on m’a mis une sorte de voile au-dessus de la tête pour ne rien voir de ce qui se passe.

Après la pose du PAC, un brancardier vient me chercher (je l’attends plus longtemps que ne dure l’opération), il m’emmène en « UCA » (Unité de chirurgie ambulatoire) pour une petite surveillance avant de partir.

On prend ma tension, me pose quelques questions, on me donne une collation (un sandwich triangle de supermarché, avec une boisson et une compote) et je peux rentrer chez moi.

La collation post opératoire… Miam…

Je suis donc arrivé vers 14 h et reparti vers 17 h, tout a été plié en 3 h.

Le temps de rentrer chez moi l’anesthésie s’estompe et une petite douleur, ainsi qu’une petite gêne se fait sentir. Je ne sais pas encore identifier exactement ce que je ressens, entre l’anesthésie qui n’est pas totalement partie, les deux gros pansements et ce corps étranger sous ma peau. Je vais prendre du doliprane comme on me l’a conseillé et on verra demain.

Je posterai des photos du PAC lorsque l’on m’aura enlevé les pansements.

L’ascenseur émotionnel

Je suis parti en vacances en croyant être guéri mais au retour, prise de sang de contrôle (dans ma tête c’est juste une formalité). Et là, BAM le taux d’alpha-foetoproéine est remontée à 27.

On programme un PET scan et on trouve 2 métastases pas loin de ma colonne vertébrale dans des ganglions. Mon cancer passe du stade I au stade II. La chimio est donc inévitable et je la commence la semaine prochaine.

J’en ai gros sur la patate, après avoir annoncé à tout le monde que j’étais guéri, ben en faite non. Je me suis fait de faux espoirs …

Je pars donc sur 3 cycles de chimio d’un mois chacun. Avec 6 jours d’injections par cycle.

Je vais perdre mes cheveux, je vais vomir mes tripes et être fatigué comme jamais. C’est dur à accepter mais je suis résigné, je n’ai pas le choix. La rémission dans ce genre de cancer, à ce stade, avoisine les 100%. Les médecins me disent que je vais en chier mais que cela ne sera qu’une parenthèse dans ma vie finalement.

Du coup pour le moment voilà ce que je sais :

  • Lundi on m’explique le protocole en détail
  • Mardi on m’opère pour me poser un PAC
  • Jeudi la chimio commence, j’ai les premières injections

Je crois que pour le moment j’ai plus peur de la pose du PAC que d’autre chose (chaque problème en son temps …)

Si vous ne savez pas ce qu’est un PAC, c’est une sorte de chambre qu’on met sous la peau, elle est reliée à un cathéter qui rentre dans une artère et qui va jusqu’au cœur.

Pourquoi ? Car on va me passer 4 litres de liquide de chimio par jour et que les veines du bras ne pourraient pas le supporter. Il faut donc subir une autre opération avant la chimio pour pouvoir la mener à bien.

Ça va très vite, j’ai du mal à réaliser ce qui m’arrive, il y a 2 semaines j’étais guéri, et finalement je commence une chimio dans moins d’une semaine …

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